Alors que nous touchons à la fin de notre plan de Noël, voici un dernier miracle à la sauvette, à lire entre les courses, les préparatifs, les répétitions. Quoi de mieux pour cette période où l’on court partout qu’un miracle “en passant”.
A première vue, on pourrait en effet laisser cette restauration de Jésus de côté. Il est même possible que dans la grande foule armée venue arrêter le Sauveur, tous n’ont pas remarqué cette scène. Pourtant, ce dernier miracle de Jésus a tout de l’extraordinaire.
Jean, qui est le seul à nommer l’apôtre impulsif dans son Évangile, nous présente des gardes, des torches et des armes. Une petite troupe envoyée pour arrêter Jésus, comme s’il allait opposer une résistance farouche. Après le baiser le plus connu de l’Histoire, Le Seigneur est arrêté. Pas si vite! Pierre et ses pulsions de solutionneur de problèmes emportent l’oreille de Malchus, serviteur du grand-prêtre.
Quand j’étais plus jeune, et bercé de films et livres sur les Romains, je me disais “bien fait pour le serviteur!”, souhaitant presque une scène de bataille épique ou Jésus sortirait triomphant. Il n’en est rien. A cette pulsion de se battre, cette envie de ne pas se laisser emmener par les forces du mal, Jésus a une autre réponse : Se laisser dérouter, et restaurer.
Se laisser dérouter, d’abord. Jésus aurait tout à fait pu se concentrer sur les liens, sur la longue route devant lui. Rester focus sur cet engagement qu’il venait de prendre au Mont des Oliviers. En effet, se laisser dérouter comprend toujours le risque de ne pas se remettre en route. Jésus est le seul capable de voir la petite histoire qui se déroule alors que la grande Histoire est en marche, de voir la personne quand la foule l’entoure.
Restaurer ensuite. Encore une fois, Jésus, désarmé, est désarmant. Il produit un énième acte d’amour, pour que son sacrifice ne soit en aucun cas sali par un acte de violence, n’en déplaise à Pierre (et tous les impulsifs dont moi).
Quel exemple pour nous, nous laisserons-nous détourner ces prochains jours pour restaurer, donner un acte d’amour dans notre hyperactivité de fêtes?
Enfin, parler de Pâques et d’arrestation de Jésus à Noël peut sembler contre-intuitif. Mais la crèche n’a de sens que comme point de départ d’une histoire qui passera par la croix, et le tombeau vide. C’est un peu ça, le miracle de Noel.
Seigneur, merci pour ce miracle qui nous montre ton attention à l’individu à chaque instant. Merci parce que tu n’es pas le Dieu de la violence, mais celui qui restaure, apaise, répond.
Amen
Michael