Il y a trois choses qui m’ont touché dans la rencontre miraculeuse entre Bartimée et Jésus.
La première c’est la capacité de Bartimée à crier de tout son cœur : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi » ! Le verbe crier n’est pas anodin : c’est le langage pour dire la prière profonde. On « crie » beaucoup dans les Psaumes, comme par exemple dans le 69 : « Sauve-moi, ô Dieu, car les eaux me viennent jusqu’à la gorge. J’enfonce dans la boue des profondeurs, sans pouvoir tenir ; je descends au fond des eaux, un courant m’emporte. Je me fatigue à force de crier, mon gosier est brûlant, mes yeux s’épuisent à attendre mon Dieu ».
Vous arrive-t-il de crier ? D’avoir besoin de crier ?
Le Psalmiste exprime à Dieu sa souffrance tellement profonde, tellement intense parce qu’il sait que Lui seul peut le rejoindre dans les douleurs de son âme. Humainement, c’est indisposant d’entendre quelqu’un crier de douleur. Voyez l’entourage de Bartimée : Beaucoup lui faisaient des reproches pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi !»
Cette prière de Bartimée reçu un nom dans l’histoire de l’église : « la prière de Jésus ». C’est la prière du pauvre, de celui qui touche le fond. Elle a hérité de la formulation suivante : « Seigneur Jésus-Christ, fils de Dieu, aie pitié de moi, pauvre pécheur ».
Nous sommes tellement habitués à nous protéger de la souffrance de l’âme, qu’on fuit parfois l’expression de sa souffrance. Qu’il est bon de crier à Christ et de nous définir identitairement en besoin profond du salut de Christ.
La seconde, c’est l’importance de la communauté qui porte et encourage Bartimée à se mettre en mouvement vers Jésus.
Jésus s’arrêta et dit : « Appelez-le ». Jésus ne dit pas « amenez-le » mais demande à ses disciples de faire savoir à Bartimée qu’il est disponible. Ceux-ci vont prononcer trois paroles de vie : « Courage », « Lève-toi », « il t’appelle ».
N’est-ce pas le rôle d’une communauté aimante ? Donner du courage parce qu’au milieu de nos situations tragiques, la lumière du Christ brille et nous appelle, envers et contre tout, à nous remettre debout, en marche ?
La troisième, c’est le recouvrement de la vue de Bartimée. Bartimée désire voir et retrouver son chemin de vie, cette-fois-ci à la suite de Christ. Souvent, au milieu du tragique, nous ne comprenons pas ce qui nous arrive et nous risquons de nous égarer par cécité. Le Christ vient nous rendre la vue afin que nous ne nous perdions pas sur la route. Voyez comment le passage se termine : Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé.» Aussitôt, il retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin.
Que la Lumière de Christ éclaire nos vies et nous mette toujours plus profondément en route à sa suite !
Luc