« Il enseignait dans une des synagogues, un jour de sabbat. » Jour de sabbat, jour de fête et de repos. Hier on a tout préparé, anticipé les travaux et la cuisine, on est rentré chez soi, on s’est rassemblé. Aujourd’hui on n’ira pas courir puiser de l’eau, on ne trimera pas au champ, on n’attendra pas indéfiniment le retour d’un frère tard dans la nuit, tout est là, tous sont là, c’est le jour du Seigneur. Jour de sabbat, jour de la rencontre de Dieu avec son peuple, jour du rappel de la promesse : elle arrive la délivrance de notre Dieu.
Je crois que Jésus aime les sabbats, il aime voir ses frères et sœurs venir auprès de son Père, un instant se réalise sa plus grande joie : il voit rassemblés tous ceux qu’il aime. Quel autre jour que le sabbat conviendrait mieux pour une guérison ? C’est LE jour pour le faire, le jour où le ciel touche la terre, jour où la terre sourit au Ciel.
Pourtant, ici-bas, il est difficile de « faire » son sabbat, de vivre ce temps de communion, et de laisser pour un temps les multiples activités qui me détournent de l’essentiel : c’est-à-dire la vie et la guérison que Dieu veut me donner. Alors j’arrive un peu penaude au sabbat, coupable déjà de tout ce que je n’ai pas réussi à faire, consciente que mon cœur est fermé et pourtant incapable de l’ouvrir. Comme cette femme, je suis courbée, et ne peux « absolument pas » me relever. Là sans être là, déjà pressée de partir, « une autre fois Seigneur. Je me serai mieux préparée, je serai vraiment disponible, mais là laisse-moi finir mes affaires, ensuite je reviendrai ».
Cette femme alors m’interpelle, elle est courbée, elle est toute faible et peut-être se sent-elle humiliée par son incapacité à faire bonne figure, mais elle est là. Toute discrète et invisible qu’elle est, Jésus la voit. Il la voit et il l’appelle, lui parle : « tu es délivrée de ton infirmité ». Toi qui est venue à cette rencontre avec ton Dieu sans cacher ton fardeau, ton péché, ton imperfection, ton Dieu se réjouit de te voir, car c’est bien toi qu’il voit, ta beauté, le trésor qu’il a placé en toi. C’est ta joie lorsque tu te tiens debout qu’il voit lorsque tu entres, même courbée. Jésus voit la femme et il la voit déjà redressée, « glorifiant Dieu ». Bien sûr, il voit aussi le lien qui l’enferme mais ce n’est pas son sujet, son sujet c’est que cette « fille d’Abraham » se tienne dans sa dignité, debout, dans son rôle d’adoratrice. La joie de la femme, la joie de la foule font la joie de Jésus et la joie de son Père qui ne s’arrêtent pas à nos infirmités.
Jésus, j’ai besoin de toi. Je voudrais tant venir à ta rencontre et je m’en sens si souvent empêchée. Toi, tu me vois, tu m’appelles, tu me redresses.
Seigneur fais-moi cheminer chaque jour dans cette simplicité et cette confiance : c’est toi qui guéris nos maladies.
Loué sois-tu Seigneur !
Noélie